{"id":1226,"date":"2019-01-23T18:27:26","date_gmt":"2019-01-23T17:27:26","guid":{"rendered":"https:\/\/espace-elemental.com\/?p=1079"},"modified":"2023-09-27T13:49:39","modified_gmt":"2023-09-27T11:49:39","slug":"medecine-tibetaine","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/createur-quantique.com\/medecine-tibetaine\/1226","title":{"rendered":"M\u00e9decine tib\u00e9taine"},"content":{"rendered":"
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M\u00e9decine Tib\u00e9taine\u00a0 (Source : Medarus.org \u00ab\u00a0Portrait de m\u00e9decins\u00a0\u00bb Jean Yves Gourdol<\/span>)<\/h1>\n<\/div>\n
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\"createur<\/a><\/p>\n

La science\u00a0m\u00e9dicale fait partie des cinq sciences fondamentales offertes aux tib\u00e9tains. Son histoire est tr\u00e8s ancienne, elle remonte \u00e0 l’origine de ce peuple. De l’\u00e9veil de Bouddha \u00e0 sa diffusion en Asie, le bouddhisme est une religion, mais aussi une philosophie qui s’est r\u00e9pandue sans militarisme, \u00e0 la diff\u00e9rence de l’Islam et du Catholicisme.<\/span><\/strong><\/p>\n

\"createur<\/a><\/p>\n<\/div>\n

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Le Tibet comprend trois provinces :
\nle U-Tsang, le Khams et l’Amdo,
\nmais d\u00e9sormais, les chinois l’ont divis\u00e9 en cinq :
\nla r\u00e9gion autonome du Tibet (Xizang), le Qingha\u00cf, le Sichuan, le Gansu et le Yunnan.<\/span><\/strong><\/div>\n

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Ancien royaume des confins et des montagnes enneig\u00e9es (himals, en n\u00e9palais), charni\u00e8re inaccessible et strat\u00e9gique entre le monde chinois et le monde indien, le Tibet (\u00e9galement connu sous l’\u00e9pith\u00e8te de \u00ab\u00a0Tr\u00e9sor des grandes eaux\u00a0\u00bb a connu une histoire mouvement\u00e9e, interrompue par de longues p\u00e9riodes d’isolement.<\/span><\/strong><\/p>\n

Sur le diad\u00e8me du monde, encercl\u00e9 par les cha\u00eenes de montagnes neigeuses et les paysages somptueux de l’Himalaya et de la Sib\u00e9rie, la m\u00e9decine tib\u00e9taine a \u00e9t\u00e9 \u00e9labor\u00e9e il y a plus d’un mill\u00e9naire au sein des monast\u00e8res et pr\u00e9serv\u00e9e malgr\u00e9 de multiples vagues de r\u00e9pression.<\/span><\/strong><\/p>\n

La m\u00e9decine tib\u00e9taine est un syst\u00e8me th\u00e9rapeutique traditionnel pratiqu\u00e9 depuis plus de 2500 ans, elle tire ses racines premi\u00e8res des principes m\u00e9dicaux de l’ayurveda<\/span>, arriv\u00e9s d’Inde avec l’expansion du bouddhisme durant le premier mill\u00e9naire.<\/span><\/strong><\/p>\n

L’Ayurveda, Science de la Vie.<\/span><\/strong><\/h2>\n

A partir de ses origines, l’Ayurv\u00e9da, m\u00e9thode curative indienne, s’est propag\u00e9e en Egypte, en Gr\u00e8ce, dans l’Empire romain, au Tibet, en Chine, en Russie et au Japon. Il s’agit vraisemblablement de la plus ancienne m\u00e9thode holistique, de 2500 \u00e0 5000 ans d’\u00e2ge selon les estimations, employ\u00e9e sans discontinuit\u00e9. Le mot \u00ab\u00a0Ayurveda\u00a0\u00bb vient du sanskrit et se compose de deux \u00e9l\u00e9ments, Ayus (vie) et Veda (savoir). C’est pourquoi l’Ayurv\u00e9da est \u00e9galement qualifi\u00e9 de science de la vie, cherchant \u00e0 \u00e9tablir un \u00e9quilibre entre l’\u00e2me et le corps, les sens et l’esprit ; c’est un art de vivre, un art d’\u00eatre.<\/span><\/strong>
\nCette m\u00e9thode venue du fond des \u00e2ges s’est d\u00e9velopp\u00e9e pendant des milliers d’ann\u00e9es \u00e0 partir d’observations pr\u00e9cises des hommes, des animaux, des plantes et des arbres, de la totalit\u00e9 de la nature. Les gu\u00e9risseurs ayurv\u00e9diques (gourous et sages) notaient les protocoles \u00e0 appliquer \u00e0 chaque type de maladie \u2014 et ceux qui s’av\u00e9raient inefficaces. Ils dressaient l’inventaire le plus exhaustif possible de toutes les maladies et situations de l’existence. L’Ayurv\u00e9da est donc une m\u00e9thode curative hautement \u00e9labor\u00e9e, puisant dans la nature, reposant sur un immense fonds de connaissances en herboristerie et sur une spiritualit\u00e9 \u00e9volu\u00e9e.<\/span><\/strong><\/p>\n

Philosophie et principes fondamentaux de l’Ayureda<\/span><\/strong><\/h3>\n

Les 5 \u00e9l\u00e9ments<\/span><\/strong><\/h4>\n

Dans la doctrine de l’ayurv\u00e9da, les\u00a0cinq \u00e9l\u00e9ments<\/span>, \u00e0 savoir la terre (Sa<\/span>), l’eau (Chu<\/span>), le feu (Me<\/span>), l’air (rLung<\/span>) et l’espace (Nam-mkha<\/span>) sont pr\u00e9sents sous diff\u00e9rentes combinaisons dans tout ce qui existe et donc dans le corps humain. Ils se combinent par paires afin de former 3 forces dynamiques qu’on appelle les Doshas. Doshas signifie en sanskrit \u00ab\u00a0ce qui change\u00a0\u00bb.<\/span><\/strong><\/p>\n

Les 3 Doshas ou Forces Energ\u00e9tiques<\/span><\/strong><\/h4>\n

Les 3 Doshas sont les forces de vie primaire ou humeurs biologiques. Ils sont pr\u00e9sents dans tout organisme vivant et leurs dynamiques cr\u00e9ent la vie. Les cinq \u00e9l\u00e9ments sont pr\u00e9sents dans l’univers mat\u00e9riel sous une forme organique et anorganique, du corpuscule jusqu’\u00e0 la plan\u00e8te. Dans le corps humain, ils se pr\u00e9sentent sous forme biologique et sont pour ainsi dire \u00ab\u00a0cod\u00e9s\u00a0\u00bb en une manifestation biologique des doshas. Ceux-ci commandent tous les processus vitaux :<\/span><\/strong><\/p>\n

Vata<\/span>, espace et air, est le mouvement; il est la premi\u00e8re humeur. Ses qualit\u00e9s ou attributs sont : FROID, LEGER, IRREGULIER, IMMOBILE, SUBTIL, RUGUEUX. Vata gouverne les 2 autres humeurs qui sont incapables de mouvement sans son intervention. Il est responsable des fonctions organiques et physiques en g\u00e9n\u00e9ral. Il gouverne le mouvement, l’\u00e9nergie, le souffle, le syst\u00e8me nerveux et les 5 sens. Il r\u00e8gle les r\u00e9actions \u00e9motionnelles de peur, de nervosit\u00e9, d’anxi\u00e9t\u00e9 et de douleur. Il permet l’adaptabilit\u00e9 mentale et la compr\u00e9hension. Il est le Prana, la force basique qui apporte l’\u00e9nergie.<\/span><\/strong>
\nSon site premier dans le corps est dans le colon, puis, dans les cuisses, les hanches, les oreilles, les os. Ces qualit\u00e9s se retrouvent dans le fonctionnement du corps. Un exc\u00e8s de vata peut causer de l’irritation nerveuse, de l’hypertension, des gaz et de la confusion, de l’atonie, des congestions et de la constipation.<\/span><\/strong><\/p>\n

Pitta<\/span>, feu et eau, \u00e9voque la transformation; Ces 2 forces oppos\u00e9es ne peuvent se transformer l’une en l’autre mais se moduler et poss\u00e8dent la vitalit\u00e9 n\u00e9cessaire au processus de vie. Pitta, la transformation repr\u00e9sente les enzymes qui dig\u00e8rent la nourriture ainsi que les hormones qui r\u00e8glent notre m\u00e9tabolisme. Dans notre esprit, Pitta est la force qui donne les impulsions \u00e9lectriques des pens\u00e9es. Trop de pitta peut causer un ulc\u00e8re, des d\u00e9s\u00e9quilibres hormonaux, des irritations cutan\u00e9es comme l’acn\u00e9 ou de la col\u00e8re. Pas assez de pitta apporte l’indigestion, le manque de discernement et un m\u00e9tabolisme ralentit.<\/span><\/strong>
\nSes attributs sont : HUILEUX, POINTU, PENETRANT, CHAUD, LEGER, ODEUR DESAGREABLE, MOBILE, LIQUIDE.<\/span><\/strong>
\nSa situation dans le corps est en premier, dans l’intestin gr\u00eale, puis, l’estomac, la sueur, les glandes s\u00e9bac\u00e9es, le sang, la lymphe et les yeux.<\/span><\/strong><\/p>\n

Kapha<\/span>, terre et eau, est l’\u00e9quilibre; Kapha est structur\u00e9 et lubrifi\u00e9. Il forme les cellules qui construisent nos organes et les fluides qui nous nourrissent et nous prot\u00e9gent. Trop de kapha cause un exc\u00e8s de mucosit\u00e9, des sinus bouch\u00e9s, des congestions dans les poumons ou le colon. Dans l’esprit, cela cr\u00e9e de la rigidit\u00e9, des id\u00e9es fixes, de l’infl\u00e9xibilit\u00e9. Un manque de kapha provoque la d\u00e9shydratation, des br\u00fblures d’estomac d\u00fbes au manque de lubrification qui nous prot\u00e9ge des acides. Les attributs de Kapha sont : FROID, HUMIDE, LOURD, MOU, COLLANT, DOUX, FERME<\/span><\/strong>
\nLe site de Kapha est premi\u00e8rement, dans la poitrine, puis, dans la gorge, la t\u00eate, le nez, l’estomac, le pancr\u00e9as, les cotes, la lymphe, le tissu adipeux.<\/span><\/strong><\/p>\n

Le site des doshas est primordial car les doshas s’accumulent toujours dans leur site premier pour donner naissance au processus de maladie. En traitant, d\u00e8s l’apparition des sympt\u00f4mes, les sites premiers, c’est-\u00e0-dire le colon, l’intestin gr\u00eale et l’estomac, nous pouvons \u00e9liminer le probl\u00e8me \u00e0 la base.<\/span><\/strong><\/p>\n

Les trois doshas r\u00e9gissent tous les \u00e9v\u00e9nements psychologiques et physiologiques de l’organisme. Leur combinaison d\u00e9termine la constitution de chaque individu. Si les trois doshas sont \u00e9quilibr\u00e9s, on est en bonne sant\u00e9. Si, en revanche, ils sont d\u00e9s\u00e9quilibr\u00e9s, par exemple \u00e0 cause du stress ou de la pollution, une maladie peut se d\u00e9clencher.<\/span><\/strong>
\nChaque individu porte en lui les trois doshas, mais chacun avec une combinaison diff\u00e9rente. A l’origine, nous naissons tous avec une constitution psycho-physiologique harmonieuse, appel\u00e9e prakriti, qui reste inchang\u00e9e la vie durant. Litt\u00e9ralement, prakriti veut dire \u00ab nature \u00bb et traduit la volont\u00e9 de trouver son propre \u00e9quilibre.<\/span><\/strong>
\nPourtant, les doshas sont d\u00e9s\u00e9quilibr\u00e9s chez de nombreuses personnes, \u00e9tat alors qualifi\u00e9 de\u00a0vakriti<\/span>. En d’autres termes, l’\u00e9quilibre de leur constitution naturelle propre est fauss\u00e9, ce qui peut d\u00e9clencher une maladie. Pour faciliter la gu\u00e9rison, l’ayurveda se penche de tr\u00e8s pr\u00e8s sur la nature de chaque individu. La th\u00e9rapie tient compte de nombreux aspects : mode de vie, alimentation, plantes m\u00e9dicinales, aromath\u00e9rapie et th\u00e9rapie des couleurs, rituels de purification, yoga et m\u00e9ditation\u2026 tout cela dans le but de r\u00e9concilier les trois doshas, en fonction de la constitution de chaque individu.<\/span><\/strong>
\nVue de pr\u00e8s, l’ayurv\u00e9da est une philosophie qui nous enseigne comment vivre de mani\u00e8re naturelle et \u00e9quilibr\u00e9e. Elle ne r\u00e9duit pas le corps, l’esprit ou les sens \u00e0 leurs simples fonctionnalit\u00e9s, mais elle pr\u00e9suppose un rapport naturel et harmonieux \u00e0 la nature qui est con\u00e7ue comme un tout. Elle cr\u00e9e des rapports harmonieux entre les hommes et entre les cr\u00e9atures de l’univers.<\/span><\/strong><\/p>\n

Unique en son genre, son origine se perdant dans la nuit des temps, elle se d\u00e9veloppa tout au long des si\u00e8cles, assimilant au passage le meilleur de la m\u00e9decine traditionnelle chinoise et des anciennes m\u00e9decines indienne et arabe.<\/span><\/strong><\/p>\n

Premi\u00e8re \u00e9cole de m\u00e9decine<\/span><\/strong><\/h2>\n

Il y a 1 200 ans, alors que l’Occident chr\u00e9tien commence \u00e0 br\u00fbler des sages-femmes en place publique pour sorcellerie, le bouddhisme tib\u00e9tain \u00e9labore un savoir m\u00e9dical tr\u00e8s complet, fond\u00e9 sur l’observation concr\u00e8te et une conception religieuse qui envisage l’homme comme un tout, o\u00f9 esprit et corps interagissent \u00e9troitement. La premi\u00e8re \u00e9cole m\u00e9dicale tib\u00e9taine est cr\u00e9\u00e9e en 762, \u00e0 Menloung, dans le Kongpo, par un m\u00e9decin du nom de Youthog Yeunten Gonpo. Accueillant pr\u00e8s de 300 \u00e9l\u00e8ves, cette \u00e9cole appuyait son enseignement sur les\u00a0Quatre Tantras de M\u00e9decine<\/span>, dont l’auteur n’\u00e9tait autre que Youthog Yeunten Gonpo lui-m\u00eame.<\/span><\/strong><\/p>\n

La sant\u00e9 \u00e9tant une pr\u00e9occupation essentielle pour les Tib\u00e9tains, la m\u00e9decine faisait l’objet d’une approbation et d’une confiance sans limite.<\/span><\/strong><\/p>\n

Les quatre Tantras de m\u00e9decine tib\u00e9taine (Gyushi)<\/span><\/strong><\/h2>\n

Les Quatre Tantras compos\u00e9s au XIIe si\u00e8cle constituent la plus ancienne encyclop\u00e9die de m\u00e9decine tib\u00e9taine, c’est sur eux que s’appuie, encore aujourd’hui, la m\u00e9decine traditionnelle. Ils servent de base aux \u00e9tudes m\u00e9dicales et leur assimilation ne n\u00e9cessite pas moins de 7 ans d’apprentissage. Ils rassemblent la th\u00e9orie g\u00e9n\u00e9rale de la science m\u00e9dicale, l’expos\u00e9 des maladies et les m\u00e9thodes de soins.<\/span><\/strong><\/p>\n

Le\u00a0Tantra fondamental<\/span>\u00a0comporte 6 chapitres dont l’introduction et la table des mati\u00e8res, la pr\u00e9sentation des causes des maladies, leur examen exact et les moyens curatifs.<\/span><\/strong><\/p>\n

Le\u00a0Tantra explicatif<\/span>, scind\u00e9 en 31 chapitres relatifs notamment \u00e0 la croissance de l’organisme, au d\u00e9veloppement et au d\u00e9clin de la maladie, aux pr\u00e9parations m\u00e9dicinales et \u00e0 la chirurgie.<\/span><\/strong><\/p>\n

Le\u00a0Tantra des instructions<\/span>, divis\u00e9 en 92 chapitres \u00e9tudient et classifient les causes et conditions d’apparition des maladies, pr\u00e9sentent les m\u00e9thodes de soins etc…<\/span><\/strong><\/p>\n

Le\u00a0Tantra final<\/span>, comportant 25 chapitres dont la section relative \u00e0 l’examen des pouls et urines, celle relative aux calmants, celle concernant les th\u00e9rapies douces et fortes… Mais pour ne parler que des pr\u00e9parations m\u00e9dicinales, on compte plus de 2.800 m\u00e9dicaments.<\/span><\/strong><\/p>\n

Les quatre tantras de m\u00e9decine rassemblent la th\u00e9orie g\u00e9n\u00e9rale de la science m\u00e9dicale, l’expos\u00e9 de 84 000 maladies et les m\u00e9thodes de soins avec 2293 ingr\u00e9dients de m\u00e9dicaments.<\/span><\/strong><\/p>\n

Historiquement, la plupart des m\u00e9decins tib\u00e9tains ou amshi \u00e9taient des moines. Ils \u00e9taient form\u00e9s dans les monast\u00e8res, ceux-ci abritant \u00e0 la fois l’\u00e9cole pour l’enseignement de la discipline et le dispensaire pour les soins aux malades.<\/span><\/strong><\/p>\n

Au 17e si\u00e8cle, la M\u00e9decine Tib\u00e9taine traditionnelle a atteint son apog\u00e9e classique. S.S. le 5e Dala\u00cf-Lama, qui fit construire le palais du Potala, fonda l’Institut m\u00e9dical Chakpori \u00e0 Lhassa. Son r\u00e9gent, Sangye Gyamtso, r\u00e9visa le Gyushi dont il publia sous le nom de \u00ab\u00a0B\u00e9ryl bleu\u00a0\u00bb un commentaire devenu c\u00e9l\u00e8bre. Il fit en outre ex\u00e9cuter\u00a079 tableaux<\/span>\u00a0illustrant son commentaire, les\u00a0Thangkas de m\u00e9decine<\/a>\u00a0(litt\u00e9ralement Thangka est \u00ab\u00a0quelque chose qui peut \u00eatre enroul\u00e9e\u00a0\u00bb). Ces tableaux repr\u00e9sentent des \u00e9corch\u00e9s du corps humain, des plantes m\u00e9dicinales, des instruments chirurgicaux etc\u2026et constituent aujourd’hui avec le \u00ab\u00a0B\u00e9ryl bleu\u00a0\u00bb et le Gyushi les ouvrages fondamentaux dont s’inspire la formation des m\u00e9decins tib\u00e9tains.<\/span><\/strong><\/p>\n

Au Tibet, le Bouddha de M\u00e9decine Bhaisajyaguru occupe une place d’autant plus importante qu’il est le \u00ab\u00a0patron\u00a0\u00bb des Quatre Tantra de M\u00e9decine sur lesquels s’appuie la m\u00e9decine traditionnelle. De nombreuses pratiques tantriques (sadhana) lui sont consacr\u00e9es ; elles sont ex\u00e9cut\u00e9es par les yogis pour leur propre gu\u00e9rison ou celle d’autrui, ou encore par les m\u00e9decins traditionnels, afin de consacrer les m\u00e9dicaments.\u00a0<\/span><\/strong>
\nIl est g\u00e9n\u00e9ralement repr\u00e9sent\u00e9 en posture de m\u00e9ditation, tenant au creux de sa main gauche un bol m\u00e9dicinal et, dans sa main droite, une tige de myrobolan en fleurs (Ce nom de myrobolan est donn\u00e9 commun\u00e9ment au fruit de diverses esp\u00e8ces d’arbres d’Asie, principalement le Prunus cerasifera,4 de la famille des Rosaceae (Rosac\u00e9es) dont on s\u00e8che la prune avant d’en extraire le tanin (utilis\u00e9 aussi en tannerie et dans les pharmacop\u00e9es). Le plus souvent, son corps pr\u00e9sente une couleur bleu lapis-lazuli, couleur du b\u00e9ryl, comme celle de son aura.<\/span><\/strong>
\nSelon un ma\u00eetre tib\u00e9tain contemporain :\u00a0\u00ab\u00a0Le Bouddha de m\u00e9decine est plus qu’un gu\u00e9risseur du corps ou de l’esprit. Il est la force m\u00eame de la compassion ind\u00e9fectible qui illumine le monde entier, l’\u00e9nergie th\u00e9rapeutique de notre \u00eatre le plus intime.\u00a0\u00bb<\/span>\u00a0(citation extraite du \u00ab\u00a0Dictionnaire encyclop\u00e9dique du Bouddhisme\u00a0\u00bb, Philippe Cornu, Le Seuil)<\/span><\/strong><\/p>\n

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Ses principes : des rem\u00e8des concoct\u00e9s \u00e0 partir de plantes et de min\u00e9raux, accompagn\u00e9s de patients rituels collectifs.<\/span><\/strong><\/p>\n

Des pr\u00e9ceptes pratiques et th\u00e9oriques consign\u00e9s par des moines bouddhistes dans un\u00a0Atlas de la m\u00e9decine tib\u00e9taine<\/span>, constitu\u00e9 de\u00a0soixante-dix-neuf thangkas<\/span>, planches anatomiques enlumin\u00e9es et copi\u00e9es \u00e0 la main. Les enseignements de cet ouvrage ont \u00e9t\u00e9 transmis depuis des si\u00e8cles \u00e0 des aspirants choisis pour leur altruisme au sein de l’institut bouddhique de m\u00e9decine de Lhassa. En 1904, apr\u00e8s l’invasion du Tibet par la Grande-Bretagne, un important groupe de Tib\u00e9tains emporte avec lui une copie du pr\u00e9cieux Atlas et s’installe en Sib\u00e9rie (actuelle Bouriatie). Trente ans plus tard, au plus fort de la r\u00e9pression antireligieuse men\u00e9e par Staline – au cours de laquelle des milliers de moines bouddhistes sont d\u00e9port\u00e9s ou assassin\u00e9s – l’archiviste d’une petite biblioth\u00e8que sovi\u00e9tique d\u00e9cide de cacher, au p\u00e9ril de sa vie, une partie des thangkas sauv\u00e9s de la destruction…<\/span><\/strong><\/p>\n

Foi m\u00e9dicale<\/span><\/strong><\/h3>\n

En 1916, le 13e Dala\u00cf-Lama fonda \u00e0 Lhassa la seconde \u00e9cole de m\u00e9decine et d’astrologie, le Men-Tsee-Khang, institution ouverte aux moines comme aux profanes. La formation en M\u00e9decine Tib\u00e9taine \u00e0 cette \u00e9cole est ax\u00e9e sur la formation pratique des m\u00e9decins et des astrologues.<\/span><\/strong><\/p>\n

La pratique de la M\u00e9decine Tib\u00e9taine n’\u00e9tait pas restreinte au Tibet, mais s’\u00e9tendait \u00e0 la Mongolie, \u00e0 la Chine, aux r\u00e9gions bouddhistes de la Russie (telles que la Bouriatie sib\u00e9rienne) et \u00e0 l’Asie centrale, ainsi qu’au N\u00e9pal, au Sikkim, au Bhoutan et au Ladakh. Dans l’empire russe du 19e si\u00e8cle, la r\u00e9putation d’efficacit\u00e9 de la M\u00e9decine Tib\u00e9taine atteignit m\u00eame la cour du tsar \u00e0 Saint-P\u00e9tersbourg. C’est l\u00e0 que des m\u00e9decins tib\u00e9tains originaires de Bouriatie fond\u00e8rent une clinique de M\u00e9decine Tib\u00e9taine.<\/span><\/strong><\/p>\n

Annexion du Tibet par la Chine<\/span><\/strong><\/h2>\n

Apr\u00e8s l’annexion du Tibet par le Chine en 1950, le 23 mai 1951 est sign\u00e9 l’accord de soumission du Tibet \u00e0 la Chine (l’Accord en 17 points pour la lib\u00e9ration pacifique du Tibet). la m\u00e9decine tib\u00e9taine devint la cible de lourdes pers\u00e9cutions lors de la r\u00e9volution culturelle d\u00e8s 1959. Sa pratique fut proscrite et tout fut mis en \u0153uvre pour la faire tomber dans l’oubli, causant des pertes irr\u00e9parables de pratique et de savoir traditionnels : \u00e9rudits et m\u00e9decins emprisonn\u00e9s, corps m\u00e9dical d\u00e9cim\u00e9, m\u00e9dicaments et documents pr\u00e9cieux d\u00e9truits, centres m\u00e9dicaux ras\u00e9s…<\/span><\/strong>
\nFort heureusement, le\u00a0Men Tse Khang<\/span>\u00a0surv\u00e9cut \u00e0 cette sombre p\u00e9riode, permettant \u00e0 la m\u00e9decine tib\u00e9taine d’\u00eatre de nouveau enseign\u00e9e et pratiqu\u00e9e dans le Tibet d’aujourd’hui.<\/span><\/strong><\/p>\n

Avant 1949, le Tibet comptait pr\u00e8s de 6 000 monast\u00e8res et monuments historiques. Seulement une poign\u00e9e d’entre eux n’a pas \u00e9t\u00e9 ras\u00e9e. Depuis 1979, les Tib\u00e9tains sont n\u00e9anmoins autoris\u00e9s \u00e0 reconstruire certains monast\u00e8res et couvents. L’\u00e9tude et la transmission du bouddhisme y sont s\u00e9v\u00e8rement contr\u00f4l\u00e9es.<\/span><\/strong><\/p>\n

D\u00e8s le d\u00e9but de son exil en Inde en 1961, apr\u00e8s s’\u00eatre install\u00e9 \u00e0 Dharamsala en Inde avec 100 000 de ses sujets fuyant la r\u00e9pression chinoise, le 14e Dala\u00cf-Lama Tenzin Gyatso d\u00e9cide de recr\u00e9er l’institut de m\u00e9decine d\u00e9truit du Tibet. Il ouvre un nouveau\u00a0Men Tse Khang<\/span>\u00a0( le \u00ab\u00a0Tibetan Medical and Astrological Institute\u00a0\u00bb TMAI) \u00e0 Dharamsala en Inde. Extr\u00eamement actif, tant au niveau de la formation des amshi que dans la fabrication des m\u00e9dicaments issus de la pharmacop\u00e9e traditionnelle, ce nouvel Institut permet \u00e0 la m\u00e9decine tib\u00e9taine de reprendre peu \u00e0 peu sa place aupr\u00e8s des populations en exil.<\/span><\/strong><\/p>\n

Les \u00e9tudiants, qui ne sont plus aujourd’hui exclusivement constitu\u00e9s de moines, mais aussi de la\u00cfcs, hommes et femmes, y suivent sept ann\u00e9es d’\u00e9tudes – gr\u00e2ce aux thangkas de l’Atlas de m\u00e9decine, proscrits \u00e0 Lhassa par l’occupant chinois. Centr\u00e9 sur la pratique actuelle de la m\u00e9decine tib\u00e9taine et sur le miraculeux sauvetage de l’Atlas, ce documentaire nous emm\u00e8ne de Lhassa \u00e0 Dharamsala en passant par l’Am\u00e9rique du Nord et l’ex-URSS (Le temple et le monast\u00e8re bouddhiste, Datsan d’Ivolga sont le centre de la culture bouddhiste de la Russie). Aujourd’hui l’Occident red\u00e9couvre et s’inspire de cette culture mill\u00e9naire d’une incroyable richesse.<\/span><\/strong><\/p>\n

La m\u00e9decine tib\u00e9taine suscite actuellement un engouement tout particulier d\u00fb \u00e0 la vogue des m\u00e9decines naturelles auxquelles elle s’apparente de par ses principes fondamentaux. La production pharmaceutique du Men Tse Khang est aujourd’hui disponible dans le monde entier et est utilis\u00e9e par un public de plus en plus large.<\/span><\/strong><\/p>\n<\/div>\n

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Sources<\/span><\/strong><\/h3>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

M\u00e9decine Tib\u00e9taine\u00a0 (Source : Medarus.org \u00ab\u00a0Portrait de m\u00e9decins\u00a0\u00bb Jean Yves Gourdol) La science\u00a0m\u00e9dicale fait partie …<\/p>\n

M\u00e9decine tib\u00e9taine<\/span>Lire la suite<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":2,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"closed","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"_acf_changed":false,"_seopress_robots_primary_cat":"none","_seopress_titles_title":"","_seopress_titles_desc":"","_seopress_robots_index":"","inline_featured_image":false,"iawp_total_views":0,"footnotes":""},"categories":[24,23],"tags":[],"acf":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1226"}],"collection":[{"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/users\/2"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1226"}],"version-history":[{"count":0,"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1226\/revisions"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1226"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=1226"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/createur-quantique.com\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=1226"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}